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Un handicapé frappé par un marginal à Pontarlier

L'homme qui comparaissait hier devant le tribunal de Besançon s'exprime d'une voix douce et posée. Son calme et sa retenue n'enlèvent toutefois rien au fait que mercredi, il a frappé à coups de massue un quinquagénaire handicapé, avant de se rebeller contre des policiers qui tentaient de l'interpeller.

Le suspect, un marginal de 27 ans, traînait près des Restau du Coeur de Pontarlier au moment des faits. Il aurait apparemment été insulté par un handicapé d'une cinquantaine d'années, lui aussi habitué de la rue.
"J'avais bu trois bières, les premières depuis trois mois et voilà..." explique le jeune homme, comme si l'alcool pouvait excuser sa violence.
Au président du tribunal, qui lui rappelle qu'il a utilisé une massue et a arraché une dent à sa victime, le marginal tient à préciser qu'il ne s'agissait que "d'une quille en plastique". Il "jonglait avec ses quilles quand c'est arrivé".

A l'arrivée de la police, l'homme a redoublé de violence. Il s'est débattu, a blessé un fonctionnaire au pouce, et a tenté de mettre "un coup de boule" à un autre.
Sans compter les insultes, que le marginal explique toutefois facilement : "Ils m'ont bien bousculé, ça m'a énervé. J'étais à terre et j'avais mal. Mes mots ont dépassé ma pensée."

Jamais à court d'excuses, l'homme parvient également à justifier les coups de pieds qu'il a lancé sur la porte de sa cellule, une fois placé en garde à vue : il n'avait "ni eau pour boire, ni toilettes. Après je me suis calmé."

Le tout ne représente après tout que des scènes banales de la vie dans la rue. Sauf que ce marginal a déjà été convoqué deux fois devant le juge "pour des faits de violence". "L'accumulation est très préoccupante, d'autant qu'il banalise systématiquement ses actes" s'est inquiétée le substitut du procureur.

Malgré les tentatives de son avocate, qui a expliqué que son client cherchait à sortir de ses difficultés en travaillant le week-end dans un restaurant suisse, le jeune homme a été condamné à 5 mois de prison ferme.

Laure Godey
Publié le vendredi 19 février 2010 à 10h29

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